Ligne 5 (2022), installation vidéo [sonore]

Vidéo: 22 min 36 sec [boucle]

Surface de projection: 26 x 46 po (À 3 pieds de hauteur)

Structure de l’écran en bois peinte en blanc: 29 x 82 po

Structure de projection en bois peinte en blanc: 3 pieds x 82 po x 2 pieds

Haut-parleurs à l’intérieur de la structure de projection

Deux sièges vintages

Avant mes 8 ans je vivais à Montréal et les réseaux de transport en commun, surtout les souterrains, me fascinaient pour leurs espaces métalliques, leurs dominantes portes futuristes et leurs fenêtres qui offraient différents points de vue d’un paysage mouvant. Étant aujourd’hui conducteur, je voulais revivre cette situation du passager méditant.

J’ai entrepris des démarches pour chercher et tester des trajets nocturnes. Pour des raisons esthétiques à la capture d’images, et pour voyager en solitaire dans une atmosphère où le peu de passager (globalement) terminerait leur journée et se déplacent pour rejoindre un chez-soi.

Alors que des passagers allaient et venaient, certains dans leur bulle à lire, écouter de la musique ou à observer ses alentours, moi j’étais en pleine expérience d’observation de ce lieu public constitué de bulles intimes, tout en étant accompagné de paysages de clair-obscur et d’un haut-parleur énumérant les arrêts du trajet, en attente de revenir à mon point de départ.

L’utilisation du son semblait nécessaire pour l’expérience, non seulement c’est une caractéristique du lieu accompagnant la méditation du trajet, mais sa forme vibrante fait partie de l’architecture du lieu et, en étant à notre siège, nous rappelle qu’on est en plein déplacement. En effet, les haut-parleurs camouflés dans le socle creux produisent des vibrations que le corps du visiteur peut percevoir.

Dans ce genre d’espace, on cherche une place qui nous attire et qu’on n’aurait pas à partager notre proximité avec un inconnu, à moins de ne pas avoir le choix. Même en étant un lieu public, il n’est pas un lieu à atteindre pour socialiser; il sert plutôt de lieu de transition. Personne ne s’assoirait à un siège face au nôtre, alors qu’il aurait de nombreux choix, avec la forte probabilité de faire confronter les regards.

En s’inspirant du concept d’une discussion zoom, deux individus sont dans un face à face séparé par un écran, chacun se trouve dans leur espace privé respectif et entreprennent un échange avec l’autre dans un dialogue. J’ai transposé cette disposition à celui du passager qui observe son voyage introspectif, où à l’occasion, le regard peut croiser celui de l’autre et déstabiliser la bulle intime.

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Je me prélasse en dedans