Volume de l’ici et de là (2021), installation vidéo
Vidéo: En direct [circuit fermé]
2 verres miroirs: 45 x 80 po
2 socles en bois peints en gris
Je me suis questionné sur l’attitude d’observation de l’œuvre que pouvait éprouver le visiteur si l’œuvre en question était l’expérience même. À partir des composantes de mon projet BACC, j’ai réfléchi sur l’utilisation d’un circuit fermé pour la projection vidéo. La caméra de surveillance du dispositif était mon ancien cellulaire utilisant une application webcam. Celui-ci était attachée au plafond, juste au-dessus de l’espace de l’œuvre.
Je me suis inspiré des caméras de surveillances se trouvant à l’entrée des succursales là où une télévision se trouvant au plafond nous informe qu’on est filmé. Nous avons tous déjà eu l’envie de jouer avec la caméra en interagissant avec cet espace surveillé pour influer l’image à l’écran.
Dans ce genre de dispositif où le sujet de l’image vidéo est l’instant présent, le spectateur développe une attitude d’observateur sur l’espace réel qui est doublé par l’image virtuelle de celui-ci. Lorsqu’il est dans l’espace qui est doublé dans l’image, il fait partie de ce réseau d’actions, il appréhende les pouvoirs qui lui sont possibles et il commence à affecter l’image par ses actions et ses déplacements.
Le phénomène du circuit fermé est que c’est un cycle d’actions et d’affects; l’image influence l’attitude et les mouvements entrepris de l’observateur. D’une certaine manière avec le cas d’une sculpture, le spectateur observe l’œuvre; change d’angle observation; tourne autour de l’objet, et chaque nouvelle perspective peut lui donner la curiosité de chercher un autre point d’observation.
Ici, le sujet est l’espace aux multiples points d’observations dont il peut en faire partie. Autre nuance à soulever du dispositif de Volume de l’ici et de là est le fait que l’image vidéo est projetée vers cet espace qui est surveillé.
L’imposante image vidéo du lieu se superpose avec le lieu lui-même, ce qui différencie de l’image aux écrans de surveillance en succursale qui se situent hors de la zone de surveillance. L’œuvre est un lieu d’une image où les espaces réel et virtuel cohabitent et ne forment qu’un dans ce volume spatial de la galerie.
Le verre miroir ici n’est pas utilisé comme surface à la fonction de rendre visible l’image comme la plupart de mes productions, mais bien comme surfaces offrant une infinité de perspectives à travers elles, dans les réfractions vidéos et avec les reflets. L’espace de l’œuvre agit comme un immense miroir numérique, cependant dans l’espace de projection se trouvent des miroirs qui reflètent l’environnement; les visiteurs qui s’y trouvent la vidéo qui englobe l’ensemble.
Le visiteur se retrouve dans un jeu à observer les possibilités perspectives en même temps qu’il est lui-même son sujet d’observation à travers l’interaction des images réelles et virtuelles. Les spectateurs se tenant à l’écart ont pour sujet d’observation les visiteurs qui créent un spectacle visuel dans un jeu ludique.